Le réchauffement climatique et les conditions météorologiques extrêmes ont frappé durement les viticulteurs albanais cette année, mettant en péril leur production de vin. Les températures en hausse, les chutes de grêle et les maladies fongiques ont malmené les raisins de Mirdita, une région viticole de l’Albanie, laissant les viticulteurs démunis et confrontés à de nombreux défis.
Gjon Barllokgjonaj, un viticulteur septuagénaire de Prosek, a vu sa production détruite cette année. Les maladies fongiques, telles que le mildiou et l’oïdium, favorisées par un printemps chaud avec beaucoup d’orages et de fortes pluies, ont tué ses raisins. Il ne pourra pas produire de vin cette année et a été contraint d’acheter du raisin pour produire un peu de son raki, l’eau-de-vie traditionnelle des familles albanaises.
Dans la région de Bukmira, Liza Ndoji, une viticultrice de 70 ans, a également été victime de la mauvaise récolte cette année. Ses vignes de Kallmet, un cépage local, ont produit seulement sept quintaux de raisins cette année, comparé aux 60 quintaux de l’année précédente. Les viticulteurs de la région ont dû faire face à des conditions météorologiques difficiles, telles que le stress hydrique, le gel, la sécheresse et les maladies des raisins.
Ces problèmes ne sont pas isolés. Selon Elton Basha, professeur à l’Université de l’Agriculture à Tirana, certaines zones, bien que petites et isolées, ont été touchées par de violentes tempêtes de grêle qui ont eu des conséquences néfastes sur la production de raisins. Les maladies fongiques ont également été particulièrement virulentes cette année, causant des ravages dans les vignobles albanais.
Face à ces nouveaux défis, les petits agriculteurs albanais n’ont souvent pas les moyens de s’adapter. Rigels Kacorri, un viticulteur qui cultive 25,5 hectares de Kallmet, a dû prendre des mesures pour protéger sa production. Il a privilégié des sols à une altitude plus élevée et a utilisé des piquets en acier plus résistants à la corrosion pour supporter l’humidité du sol. Il a également adopté de nouvelles technologies pour surveiller les plantes et l’irrigation. Cependant, il refuse de changer pour des cépages plus résistants ou génétiquement modifiés, car il tient à préserver le goût authentique du vin albanais.
Certains viticulteurs envisagent de cultiver leurs vignes sous serre pour les protéger des intempéries. Cependant, cette pratique suscite des réserves chez certains, comme Zef Ndoji, qui estime que le vin produit à partir de raisins cultivés sous serre ne peut jamais égaler la qualité des vins produits à partir de raisins cultivés en plein air, sous l’influence des rayons du soleil.
Malgré ces difficultés, les viticulteurs albanais restent optimistes et cherchent des solutions pour s’adapter au changement climatique. Certains espèrent que ces épreuves les pousseront à collaborer davantage pour mieux faire face aux nouveaux défis. L’Albanie compte plus de 11 000 hectares de vignes produisant environ 190 000 à 195 000 tonnes de raisins par an, selon les chiffres officiels.
Les viticulteurs albanais font face à de nombreux défis liés au changement climatique. Les températures en hausse, les chutes de grêle et les maladies fongiques ont gravement affecté la production de raisins cette année. Malgré cela, ils restent déterminés à préserver les cépages autochtones et à trouver des solutions pour s’adapter aux nouvelles conditions météorologiques. Leur résilience et leur optimisme sont des atouts précieux pour l’industrie viticole albanaise.