Avec ce titre « Le grand retour », chanté par Alain Chamfort qui, après avoir travaillé avec Jacques Dutronc, Claude François et même Serge Gainsbourg, avait été catalogué has-been un peu tôt.
Pourquoi un sujet sur les « has- been » ? :
« Dans le cadre du lancement de la nouvelle version de Fine Wine, premier magazine gratuit et grand public entièrement dédié au vin et aux spiritueux, lancée simultanément en France et au Royaume Uni, nous publions un numéro spécial, qui paraîtra à l'occasion de Vinexpo (100 000 exemplaires distribués à Bordeaux, du 21 au 25 juin puis diffusion en France et en Angleterre).
Dans ce cadre, nous réalisons un dossier exceptionnel autour du thème: "le Bordeaux est-il has been?". En effet, le Bordeaux subit non seulement la crise économique, mais également une profonde crise d'image. Est-il trop cher? Est-il intemporel ou bien dépassé? Est-il indémodable ou bien démodé? Il est important pour nous de donner la parole à tous, c'est-à-dire aux spécialistes d'une part, qu'ils soient viticulteurs, oenologues, ou sommeliers, mais également aux personnalités du monde artistique, sportif et politique, et au grand public, en somme les consommateurs (ou non!) de Bordeaux. »
Il y quelques années j’avais moi aussi eu à répondre à des journalistes sur le côté has-been des vins de garage. Je me rappelle d’un repas avec quelques amis au Clos du Roy où un journaliste d’une revue sur l’art de vivre m’avait posé cette question à table et je crois l’avoir terrorisé en reprenant en boucle toutes les 5 minutes le mot has-been que je ne voulais plus, que je ne pouvais pas avaler !
Moi, j’aime bien Alain Chamfort qui, a 60 ans, me parait toujours aussi chic et séduisant et qui surtout ne sera jamais has-been. Le mot has-been se rapportant à celui ou celle dont la notoriété appartient désormais au passé.
Si l’on y regarde de plus près, ce ne serait pas si mal d’être traité de has-been : cela veut dire que l’on a été, au moins à un moment donné, quelqu’un de « notable ». D’ailleurs souvent ceux qui en traitent d’autres de has-been, n’ont eux jamais eu le moindre succès…
La revanche des cloportes, des malfaisants, comme dirait Audiard.
Donc, en tout cas le mouvement garagiste ne sera jamais has-been. Certains garagistes peut-être, mais pas le mouvement qui, même avec la crise, trouve de nouveaux disciples dans tous les pays où l’on fait du vin (il y aura aussi des garagistes en Chine !)
Le mot has-been avait également été prononcé par James Suckling à propos de Bordeaux dans le film Mondovino, lui qui était interviewé en Italie !
C’était avant le millésime 2005 qui a vu le monde entier désirer ce millésime d’une région qui d’un seul coup n’était plus, mais plus du tout, has-been.
Même si la tentation est forte, lors d’une crise, d’affubler Bordeaux du nom de has-been., cela ne sera jamais crédible – tant Bordeaux est « divers ». Même les vins très, trop classiques à mon goût ne sont et ne seront jamais has-been, tant il y aura des clients, des médias pour les aimer. Si jamais Bordeaux pouvait paraître has-been dans un pays, il y en aurait un autre qui en découvrirait les mérites qui peuvent être aussi divers que la qualité ou l’histoire.
Has-been c’est celui qui dit qui est ! (dicton de cours d’école)
Etre has-been en tout cas ce ne serait pas grave, car de manière régulière la nostalgie du temps passé, des « vraies valeurs », le côté bourgeois re-séduit les bobos, les branchés, dans la musique, la restauration, les antiquités, comme pour le vin.
Vous avez dit has-been ? Comme c’est has-been !
Vous avez dit bizarre ? Comme c’est bizarre !