Hier mardi, 2ème jour de vendange des merlots à Haut Mazeris, superbe lieu et superbe terroir, et ce matin, on va se hâter de ramasser les Cabernet Franc de Saint Emilion et Saint Sulpice ainsi que les Merlot de Fongaban, tout ça non stop car la maturité me semble parfaite.
Déjà, on s’excite et chacun commence à faire ses pronostics : « c’est mieux qu’en 1982 », « ça me rappelle 45 » etc, etc… De notre côté, on va pouvoir commencer à goûter les 1ères cuves qui ont terminé leur fermentation alcoolique ; et ce qu’il y a de certain c’est que c’est plutôt joli à regarder tous ces jus noirs lors des pigeages ou des remontages. Et le meilleur reste à venir car on a pas commencé à rentrer les meilleurs lots de Saint Etienne de Lisse !
Un peu de technique (le peu que je comprenne) concernant ces vendanges :
Tout d’abord je recherche avant tout à calmer mes vignes et depuis une dizaine d’années, il s’agit pour nous de donner juste assez à manger aux vignes pour qu’elles soient vert pâle au regard, et surtout pas vert foncé, qui est pour moi signe de trop bonne santé. Donc, de temps en temps, un peu de fumier et sinon il est plutôt question de la gestion de l’herbe et du labour.
On laboure jusqu’à fin juillet et après basta ! L’herbe arrive pour concurrencer cette vigne lors des pluies. Ce qui fait que notre azote assimilable est souvent assez basse. Malgré ça, dans la plaine les pH sont toujours plus élevés hélas ; en conséquence, nous sommes obligés d’être très propres dans le chai.
Nos soufres sont plutôt hauts, à contre courant de la mode « écolo » actuelle, heureusement la richesse en tannins et en alcool aide à ne pas trop avoir de problème (comme j’ai pu en avoir par le passé à cause de la gourmandise de ces foutus brett !)
Bref, rien de sorcier, mais il ne faut pas se louper pour faire des vins « nets » cette année. A Bel Air l’année dernière, des pH à 3.30/3.50 nous ont fait passer à côté d’une bonne note chez Parker, donc en conclusion, je suis un vrai paysan : ça ne va jamais bien…
Patrick 28/09/2005 19:18