Ma foi, apparemment oui, puisque j’ai passé ma pause déjeuner à répondre…
Voici l’étonnante copie d’un message reçu ce matin . Je note que ce message a été envoyé à 8 h 56 depuis une adresse professionnelle et concernant un sujet personnel, à un de mes collègues négociant :
« Permettez-moi de reprendre contact.
Peut-être n'avez-vous pas apprécié le "LOPEZ CALVO" dont je vous avais remis quelques flacons il y a….quelque temps?
Jean-Luc Thunevin n'a pas aimé du tout.
A mon avis il est prisonnier du goût stéréotypé qui plait tant à Monsieur Parker, et je le comprends car il y a du busines derrière tout ça.
Je suis convaincu que nous allons revenir à des saveurs plus diverses et que les vins comme le nôtre qui ne contiennent aucun résidu de produits chimiques sont promis à un beau succès (ce qui est déjà le cas). On voit dans le Presse de plus en plus d'articles sur les résidus de produits chimiques dans les vins y compris dans les grands vins et ça n'est qu'un début à mon avis.
Je vous adresse mes cordiales salutations et je mets Monsieur THUNEVIN en copie car même (parce que?) s'il n'apprécie pas notre vin, c'est un honnête homme plutôt atypique. »
Je ne comprend pas trop pourquoi préciser à mon collègue - qui ne demande rien – que je n’avais pas aimé le vin présenté à votre initiative. Quand on pose une question, la réponse peut être positive OU négative, ou alors le bon sens serait de ne pas poser de question.
Mon goût n’appelle pas de commentaire particulier du style stéréotypé ( ce qui malvenu quand on connaît mon histoire) et qui plaît tant à Parker (que vient-il faire là dedans ?), et en ce qui concerne l’aspect business, c’est vous qui relancez mon collègue négociant et ma société pour nous vendre du vin, mais ça, ce n’est pas du business !
Vous avez raison quant à l’évolution des goûts et des saveurs et je saurai faire appel à vous pour me montrer le chemin, vous qui désiriez faire un « stage » dans mon vignoble pour apprendre, je dois donc avoir mal interprété, vous vouliez sans doute dire m’apprendre.
Les résidus en produits chimiques sont en effet un vrai problème qui concerne tous les vins et même sans doute ceux que vous aimez et que j’aime et ceux que je vends ou fais bien entendu .
Merci de penser que je suis un honnête homme ( mais comment le savez vous ?) et atypique (là, je ne comprends pas : vous dîtes plus haut que mon goût est stéréotypé, ce qui plaît tant à Monsieur Parker)
Si je publie ceci sur mon blog, c’est pour dire : voilà ce qui m’arrive de temps en temps, quand n’ayant rien demandé, je suis simplement bien élevé en répondant gentiment à quelqu’un qui m’interpelle dans un aéroport parce qu’il m’ a reconnu.
Conclusion : lorsqu’un journaliste ou un client goûte mal un de mes vins ou celui d’un de mes amis, je le traite rarement d’avoir le goût Duqueroix, j’aborde rarement le sujet de son honnêteté et je m’applique à vérifier que cet avis, différent du mien est justifié (ou non). Et si cela m’arrive fréquemment, je me sentirai obligé d’en tirer des conclusions, mais peut-être ai-je simplement le respect du goût des autres ?