La Revue du Vin de France consacre un très bel article de plusieurs pages à Hervé Bizeul et son Clos des Fées dans le Roussillon. Quand je vous dit que c’est une région pleine des promesses, qu’il s’y passe sans doute la même chose que ce qui est arrivé dans le Priorat espagnol… La reconnaissance de ces vins à l’export en attendant d’ être plébiscités en France ressemble au mouvement initié par rené Barbier avec Clos Mogador. Ici c’est Hervé Bizeul et Gauby, en compagnie de quelques autres, qui sont les locomotives de ce grand vignoble.
La RVF fait un bel article sur les blogs, certains fait par mes amis ou copains, en attendant que la RVF mette en place le sien comme ceux du Wine Advocate et du Wine Spectator.
Une interview surprenante de Jean Dominique Perrin qui tape à bras raccourcis sur les premiers crus de Bordeaux et surtout Ausone, étonnant de ne pas comprendre à ce point la différence qu’il y a entre la production obligatoirement limitée des moins de 7 ha du Château Ausone qui ne doit pas dépasser les 2000 caisses, et la production artisanalo-industrielle de montres ou de bijoux. La liberté de ton par rapport à la langue de bois officielle c’est bien, mais elle ne doit pas être guidée par de l’amertume, de la jalousie et de la démagogie. Rien qu’ici à Saint Emilion, tous ceux qui tenaient ces discours un peu « décalé » ont aujourd’hui vendu leur propriétés familiales. Penser que l’on peut retrouver des 1ers crus à moins de 100 euros c’est, en tout cas pour moi, peu envisageable, ni souhaitable. Nous autres producteurs avons intérêt à ce que nos productions soient des alternatives crédibles à ces icônes qui n’ont aucun mal à trouver tous les ans les quelques riches passionnés qui, quoi qu’on en dise, ouvrent pas mal de bouteilles et raréfient les vins disponibles sur le marché.
Chacun ayant ses propres limites pour ce qui est de ses dépenses, mes copains d’enfance boivent de temps en temps des bouteilles à 10 euros, mais plus souvent de l’eau, même s’ils peuvent dépenser leur argent dans un voyage charter au Sénégal, d’autres n’imaginent pas se déplacer autrement qu’en jet privé ou en hélicoptère. Chacun ses valeurs et ses moyens.
Poser des questions n’oblige pas à y répondre et en tout cas, j’ai 2 réflexions supplémentaires à faire suite à la lecture de cet article (d’où son intérêt, d’ailleurs).
A Bordeaux, les 1ers crus sont des locomotives, que serait Pomerol sans Pétrus, Margaux sans Château Margaux ? A Cahors, les cuvées spéciales me semblent tout aussi utiles à l’ensemble …
En France et à Bordeaux, le millésime 2007 ne sera sans doute pas le millésime du siècle, et alors ? De là à dire que les 1ers crus seront médiocres, c’est penser que tous les responsables sont des imbéciles incompétents, ce qui n’est pas le cas. Et d’ailleurs, rien que dans mes propriétés, j’ai de très bons lots et j’ai déjà acheté pour mon négoce des Bordeaux dont le niveau qualitatif n’a rien à envier à 2006, et je n’étais pas obligé de les acheter.
En fait , nous aurons la réponse des médias très rapidement (mars), et peut-être avec un peu d’ironie, devrons nous alors ressortir ces propos, dignes de Marianne ou de Nossiter, mais surprenants de la part de ce collègue qui aurait pu demander aux critiques qui arpentent le vignoble, comme Jean Marc Quarin, James Lawther ou Michel Bettane, avant de tenir ces propos si péremptoires et d’évidence si peu vérifiés !
Bordeaux 2007 mérite bien mieux que ces allégations !
Stéphane VILLETTE 24/01/2008 21:31
Jean Luc Thunevin 24/01/2008 15:53
C. 23/01/2008 23:03
Stéphane VILLETTE 22/01/2008 13:52